Le Mali classé 156è sur 183 : Un climat des affaires peu propice

Publié le par Ben Dao

Dans le rapport Doing Business 2010 de la Banque Mondiale, le Mali a été classé 156e sur 183 économies, avec un gain de six places et il est désigné 5ème pays réformateur au niveau de la région Afrique subsaharienne. Cette information a été révélée à la presse suite à une rencontre  du comité mixte organisée par le ministère de l’industrie, des investissements et du commerce, et  présidée par le chef du gouvernement, Modibo Sidibé.

 

Le Doing Business est un exercice de Benchmark (référencement) entre pays appliqué à l’environnement réglementaire des entreprises et à la mesure de l’efficacité de mise en œuvre de la réglementation par les indicateurs de temps et de mouvement. A travers le Doing Business, il a été constaté que les pays de l’Afrique subsaharienne occupent le bas du classement mondial et le Mali est en dessous de la moyenne de son groupe qui est de 139ème sur 183. Il ressort également que cette région appartient au groupe des pays pauvres à faible revenu et est membre de deux organisations sous-régionales à savoir l’UEMOA et l’OHADA.

 

La rencontre du comité mixte qui s’était réuni  le jeudi 18 mars dernier a donné l’occasion au ministre de l’Industrie, des investissements et du commerce, Ahmadou Abdoulaye Diallo, de faire une brève présentation  sur l’état d’évolution du climat des affaires au Mali. Ainsi, il ressort de cette démonstration que des réformes significatives d’ordre institutionnel, législatif et réglementaire ont  été enregistrées dans cinq étapes de la vie de l’entreprise en 2009. Dans le volet création d’entreprise, il a été constaté l’opérationnalisation du Guichet Unique au sein de l’API-Mali qui a vu le jour le 29 avril 2009 et a permis de simplifier les procédures administratives en ramenant les étapes de création de 7 à 11 jours et de réduire le délai de création à 72 jours. Aussi, il a permis l’adoption du numéro d’identification nationale des personnes physiques et morales (NINA). S’agissant de l’obtention du permis de construire, le  délai du branchement sur le réseau d’eau de la compagnie nationale Energie du Mali (EDM) a été réduit de 30 jours, de même que les délais d’obtention du PC  passent de 208 à 185 jours et les coûts de 1186,4% à 818,5 du revenu par habitant. Pour la facilitation du commerce transfrontalier, un système d’échange de données informatisées a été mise en place. Concernant le renforcement de la protection des investisseurs, des modifications ont été apportées dans le Code de Procédure Civile Sociale et Commerciale, pour faciliter l’accès des actionnaires aux informations sur l’entreprise pendant le procès et les innovations au regard du coût et des frais de justice. Il a été aussi constaté des amendements au niveau du Code de Procédure Civile Sociale et Commerciale, en vue de permettre l’amélioration de l’exécution des contrats. Il ressort également de cette évaluation que le  Mali a reculé sur cinq autres indicateurs qui n’ont pas fait l’objet de réformes. Il s’agit de :  l’embauche des travailleurs, le transfert de propriété, l’obtention des prêts, le paiement des impôts et taxes  et la fermeture d’entreprises. Mais il reste entendu que la vision du gouvernement  est de faire en sorte que le Mali puisse avoir un environnement des affaires qui atteigne les standards internationaux.

 

Ainsi, dans sa démarche, le gouvernement du Mali prévoit des réformes en 2010, qui vont concerner quatre axes, à savoir, l’approfondissement des réformes entamées en vue de réduire les coûts et les délais pour faire des affaires, la simplification et la réduction du niveau des taxes, l’informatisation et la modernisation des structures (RCCM, NINA, Guichet Unique, Cadastre), l’amélioration de l’accès au crédit.

 

 Pour ce faire, le M.I.I.C, a fait savoir que le Mali dispose d’atouts nécessaires à la réussite de son programme de réformes à savoir la volonté du gouvernement, l’accompagnement du secteur privé pour mener à bien les actions programmées et l’intérêt des partenaires techniques et financiers pour offrir une assistance technique et financière. Aussi, dira-t-il, le programme d’appui institutionnel en cours d’élaboration sur la période 2010/2012 permettra de cerner de manière exhaustive les besoins en ressources humaines, matérielles et financières et de fixer la contribution des parties (Etat, Secteur privé, Partenaires Techniques et financiers) à la réalisation du programme.

Publié dans Le Mali

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