La pluie provoquée ne fait pas tout

Publié le par Adrahmane Dicko

 

 

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L'opération pluie provoquée pour la campagne 2010-2011 se chiffre à plus de 3 milliards de F CFA. Pourtant notre pays affiche toujours un déficit pluviométrique.

 

 

 

La situation pluviométrique dans notre pays est inquiétante. Le quotidien national L'Essor, dans sa parution du mercredi 30 juin 2010 a fait une analyse du bulletin pluvio-agro-météorologique décadaire. Notre confrère en a conclu que, dans notre pays, "l'hivernage est déficitaire en maintes endroits". Le cumul des pluies est jugé déficitaire dans les régions de Kayes, Koulikoro, Ségou, l'ouest des régions de Mopti et Tombouctou, le Nord-ouest de Gao et les localités de Hombori et Kidal. Même si un léger mieux est constaté dans d'autres localités, le constat général n'est pas reluisant. Le cumul général des pluies est inférieur à celui de la campagne 2009-2010 à la même période. L'idée de pluie provoquée, qui consiste à ensemencer les nuages pour faire pleuvoir, est née du constat du déficit pluviométrique et agricole au Mali. L'expérience s'inspire d'autres pays comme le Burkina Faso ou le Maroc. Le gouvernement a lancé en 2005 une opération de pluie provoquée sur cinq ans sur la période 2006-2007, 2007-2008, 2008-2009, 2009-2010 et 2010-2011. Le coût de cette campagne est de 14 358 000 000 de F CFA. L'opération 2010-2011, lancée le 10 juin, a un budget de 3 170 000 000 de F CFA. Sur ce montant, 2,5 milliards de F CFA sont inscrits au budget spécial d'investissement (BSI) 2010 et le reste est à rechercher à la douleur du contribuable. Face à ces moyens colossaux en argent et en moyens logistiques (achat d'avions et de radars), qui peuvent donner à manger aux 14 millions d'habitants du Mali pour un an, le citoyen lambda est surtout frappé par la rareté des pluies. Les manifestations pluvio orageuses qui donnent en temps normal des précipitations n'ont abouti qu'à des pluies fines. Les gros nuages favorables à la tombée de pluie se dispersent rapidement. Au ministère de l'Equipement et des Transports, qui pilote le programme de pluie provoquée, aucune information ne filtre sur le bien-fondé de l'opération. La conseillère technique chargée du dossier, une certaine Mme Cissé, a préféré rejeter notre demande d'entretien pour des faux-fuyants. Quand bien même elle s'est tapée une bonne quinzaine de minutes à se restaurer dans son bureau au moment de notre passage hier à 10 h. Elle a fait passer le message par la secrétaire chargée de l'accueil qu'elle n'avait pas de temps de nous recevoir.

Publié dans Le Mali

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